Epingle n° 1091 de l'OPIE : Transfuges
Dans la savane africaine, il y a des acacias, convoités par les éléphants
et les girafes. Ils sont défendus contre ces herbivores par la fourmi
symbiotique Crematogaster mimosa (Hym. Formicidé) à la
morsure très douloureuse.
Les fourmis d’un nid défendent très agressivement leur territoire
et font des guerres terribles à leurs voisines, avec de nombreuses mortes
et, éventuellement, la perte du territoire ou la fin de la colonie.
Kathleen Rudolph, assistée de Jay McEntee, a entrepris d’évaluer
les conséquences de tels combats pour les vainqueurs, qui se retrouvent
avec un territoire étendu à défendre avec une armée
décimée. Les expériences ont eu lieu au Kénya. Des
guerres ont été organisées en mettant sur le même
arbre des colonies distantes. Les morts étaient récupérés
sur des bâches et comptés. En brossant les troncs, on a simulé
l’agression par un gros herbivore.
Les vainqueurs ont nettement perdu de leur mordant vis-à-vis d’un
gros quadrupède agresseur de l’acacia. Par ailleurs, l’ADN
de 800 individus une fois analysé, il est apparu que la colonie victorieuse,
toujours avec sa reine, avait recruté des soldates de l’ennemi.
Il est ressorti aussi de toutes les observations que le combat, au bout de plusieurs
milliers de tuées, pouvait s’arrêter – on se demande
bien suite à quel signal – et que les colonies alors fusionnent,
les 2 reines cohabitant.
D’après « Turning mortal enemies into
allies? Ants can », lu le 18 mars 2016 à //phys.org/news/