Des monstres attaquent la ville

Film américain de Gordon Douglas (1954) (95 min). Scénario : Ted Sherdeman, d'après l'histoire de George Worthing Yates ; Image : Sid Hickox ; Musique : Bronislau Kaper ; Titre orignal : Them!

Film en noir et blanc, en VO, présenté par Arte le 28 février 1998 dans la soirée Thema intitulée " Le monde des fourmis " et rediffusé le 4 mars 2001. Nouvelle émission le 16 décembre 2012.

James Whitmore : le sergent Ben Peterson ; Edmund Gwenn : le docteur Harold Medford ; Joan Weldon : le docteur Patricia Medford ; James Arness : Robert Graham ; Onslow Stevens : le général O'Brien ; Sean McClory : le major Kibbee.

Des analyses : 

  • " Dans le désert du Nouveau-Mexique, une fourmi de deux mètres sème la terreur " (Le Monde Télévision, 21-22 février 1999)
  • Aurélien Ferenczi (Télérama N° 2563, 24 février 1999) et Télérama n° 3283 du 12 décembre 2012). pdf
    Le genre. Fourmis géantes.
    L'histoire. Des cadavres mystérieusement mutilés sont retrouvés dans le désert du Nouveau-Mexique. Un scientifique découvre l'invraisemblable vérité : des radiations atomiques, ont donné naissance à des fourmis de dix mètres de long ! FBI et armée tentent de localiser les reines sans paniquer la population...
    Ce que J'en pense. Au beau milieu des films de monstres bâclés des années 50, surgit cet ovni que Gordon Douglas, rarement aussi bien inspiré, a tourné comme un documentaire. Sans pathos. Avec un minimum d'effets spéciaux "horrifiques" le film décrit pas à pas l'enquête et les réactions des autorités, faisant naître l'angoisse d'un réalisme inattendu. De la tempête de sable du désert aux ululements stridents des fourmis géantes, le fantastique surgit où on ne l'attend pas forcément.
  • TéléObs n°1790 du 25 février au 3 mars 1999
    Non content d'avoir subi la première explosion atomique, le désert du Nouveau-Mexique voit proliférer des fourmis géantes.
    Une référence en matière de SF des années 50, qui tient même le choc pendent plusieurs décennies. Évidemment, 45 ans plus tard, ce n'est plus tout à fait la même chose.
  • Le récit du film (A. Lenoir)
    Des policiers découvrent dans le désert du Nouveau-Mexique une enfant choquée, près d’une caravane abandonnée. La seule trace relevée est une empreinte géante dans le sable. Ensuite, c’est le tour du bazar de la ville d’être attaqué. Le mobile du crime semble être le sucre ! On retrouve des traces d’acide formique sur les cadavres.
    Un célèbre myrmécologue est envoyé sur place, il découvre une fourmi géante de 2,5m, de l’espèce Camponotus vicinus (c'est une espèce qui existe réellement et vit dans les déserts de l'ouest américain, elle ne sort que la nuit lorsque la température est inférieure à 20°C). Le savant pense que la fourmi est probablement issue d’une mutation à la suite de l’explosion de la première bombe atomique à cet endroit en 1945. Elles communiquent par stridulations et ont gardé les mœurs nocturnes de leurs ancêtres. Le chercheur réussit à localiser le nid, mais comment le détruire ? La surface est brûlée au napalm et de l’acide cyanhydrique est jeté dans le nid. Quelques personnes descendent dans le nid pour voir si les fourmis sont bien mortes. Quelques survivantes sont vite tuées au napalm, et la reine est morte, mais il semble que deux reines ailées soient nées et se sont envolées avec chacune un mâle avant l’arrivée de l’armée ! Commence alors une véritable enquête policière et une course contre la montre pour retrouver ces deux fondatrices avant qu’elles n’aient formé leur colonie et essaimé à leur tour. Un avion au Texas s’écrase après avoir percuté une fourmi volante. Une colonie est repérée sur un bateau. La seconde est retrouvée à Los Angelès à la suite d’un vol de 40 tonnes de sucre. Elles sont installées dans les collecteurs de la ville. L’état d’urgence est décrété. Les soldats pénètrent dans les galeries où deux enfants sont prisonniers des fourmis. Le nid est détruit petit à petit au lance-flammes, car il est impossible d’utiliser les gaz. Heureusement tout finit bien !
    Ce film est d'une grande force, on a tendance à oublier la magie du noir et blanc.
    Quelques erreurs : les Camponotus n'ont pas d'aiguillon et ne stridulent pas. Par contre elles libèrent bien de l'acide formique.